Un projet pour réduire les inégalités éducatives
La métacognition renvoie aux connaissances et compétences de régulation de la cognition impliquant une réflexivité sur ses propres processus de pensée (Flavell, Miller & Miller, 2002). Dans le domaine de l’éducation, et particulièrement chez les élèves du primaire et du secondaire, la métacognition fait l’objet d’un intérêt majeur puisqu’elle est étroitement liée à la réussite académique (Dignath et al., 2008 ; Zohar & Barzilai, 2013 ; Ohtani & Hisaka, 2018). Cependant, les études menées auprès des jeunes élèves ne sont pour l’heure qu’émergentes (Whitebread et al., 2009 ; Maric & Sacak, 2018 ; Jacob et al., 2020).
Par ailleurs, le lien entre capacités métacognitives et statut socio-économique a étonnamment peu été étudié et ce, quel que soit l’âge (Muijs & Bokhove, 2020). Pourtant, des résultats récents suggèrent que la promotion de la métacognition pourrait constituer un levier de réduction des inégalités éducatives (De Boer et al., 2018). La poursuite de ces recherches appliquées aux jeunes élèves apparaît donc d’autant plus pertinente quand on sait que les inégalités éducatives sont présentes dès le plus jeune âge et que les systèmes éducatifs peinent à les enrayer (OCDE, 2019).
Les trois objectifs principaux de ce projet sont :
– d’étudier les pratiques pédagogiques des enseignants de maternelle dans le cadre de la promotion des capacités métacognitives des élèves ;
– de tester les effets d’une formation des enseignants sur l’implémentation de ces pratiques ;
– ainsi que sur le développement de la métacognition et les acquisitions des élèves, le tout dans une perspective de réduction des inégalités éducatives.
Nous faisons les hypothèses que les pratiques pédagogiques favorisant le développement de la métacognition des élèves sont peu implémentées au quotidien, qu'une formation des enseignants permettrait d'y remédier et d'observer une amélioration des capacités métacognitives et des acquisitions scolaires des élèves, particulièrement chez ceux issus des milieux socio-économiques les plus défavorisés.
Pr Grégoire Borst, Directeur du LapsyDé