Le projet lauréat M2BAR : Mortalité Maternelle chez les femmes à Bas Risque
Quel est le contexte général qui a donné naissance à ce projet ?
La grossesse et l’accouchement sont des évènements généralement peu porteurs de risques. Toutefois, des complications peuvent survenir au point de mettre en jeu le pronostic vital des mères dans 1,6% des cas et mènent au décès dans 10 cas pour 100 000 naissances vivantes, soit environ un décès maternel tous les trois jours en France. Si les recherches ont permis d’identifier certains profils de femmes plus à risque de décès maternel, nous proposons de renverser le paradigme d’étude de cet événement, en nous intéressant aux femmes sans facteur de risque connu.
Notre objectif est donc de décrire les décès maternels de femmes considérées initialement à bas risque pour identifier des pistes d’amélioration des soins pour prévenir ces tragédies.
En quoi consiste votre projet pédagogique ?
Il s’agit d’une étude épidémiologique des dernières données disponibles de l’enquête confidentielle sur les morts maternelles (2016-18). Parmi les 272 décès maternels survenus en France pendant la grossesse, l’accouchement et jusqu’à 1 an postpartum, nous estimerons la fréquence de ceux survenus chez des femmes considérées à bas risque. Puis, nous décrirons les profils des mères, les causes de décès et l’évitabilité telle qu’évaluée par un comité d’experts pour les comparer aux mères décédées considérées à haut risque.
En quoi est-ce innovant ?
Le risque de décès des femmes considérées à bas risque, qui représente la majorité des femmes n’est pas connu. On applique donc aujourd’hui en clinique sur cette population des messages de prévention non adaptés issus de conclusions de travaux réalisés sur des populations de femmes à haut risque présentant de multiples antécédents. Ce constat est partagé par l’ensemble des soignants, pour autant les études sur la grossesse à bas risque et ses risques sont extrêmement peu développées, en France comme à l’international.
Quel peut-être l’impact du projet sur notre santé et celle de nos proches ? Quels sont les bénéfices à court/moyen/long terme pour les publics ciblés ?
Les résultats apporteront des connaissances qui permettront d’ajuster les messages de prévention et la prise en charge pour diminuer l’incidence des décès maternels des femmes à bas risque qui représentent plus de 455 000 femmes enceintes par an en France.
Ils pourront également être utiles pour guider les politiques publiques d’organisation des soins en périnatalité.
A court terme, le bénéfice immédiat résidera dans une meilleure adéquation des soins préventifs et de la prise en charge avec le niveau réel de risque. Sur le long terme, une diminution de la mortalité maternelle et de la morbidité maternelle d’amont. Le cadre conceptuel qui justifie l’étude approfondie de la mortalité suppose en effet que la correction des facteurs d’évitabilité identifiés dans les parcours des femmes décédées permette également de prévenir les événements morbides d’amont, beaucoup plus nombreux.
Si cette analyse des données nationales françaises s’avère probante, nous pourrons proposer dans ses suites une analyse multi-pays en collaboration avec nos partenaires européens.
À propos de Sauver la Vie
Si la recherche médicale fait de constants progrès notamment dans les domaines de la prévention, du diagnostic et du traitement, un nombre important de patients demeurent confrontés à l’échec thérapeutique. La Fondation Université Paris Cité sélectionne et soutient les projets de recherche clinique, immuno-oncologiques et pédagogiques qui transformeront très efficacement l’avenir des patients et la pratique des soignants. Au-delà des questions de santé publique et d’économie, il s’agit de soutenir ceux qui demain nous sauveront !