Entretien avec le Pr Nicolas Guérout, chercheur à l’Université Paris Cité.
Qu’est-ce que la sclérose latérale amyotrophique (SLA) et quels défis pose-t-elle à la recherche médicale ?
P.N.G : La SLA, aussi appelée maladie de Charcot, est une pathologie neurodégénérative grave qui touche les neurones moteurs, responsables du mouvement volontaire. Leur dégénérescence entraîne une paralysie progressive et la maladie conduit malheureusement au décès, souvent en deux à cinq ans.
Les traitements actuels ne permettent que de ralentir légèrement la progression. C’est pourquoi nous devons explorer de nouvelles pistes biologiques et thérapeutiques pour mieux comprendre et combattre la maladie.
Votre projet s’intéresse à des cellules encore peu étudiées : les oligodendrocytes. Pourquoi ce choix ?
P.N.G. :
Traditionnellement, la recherche sur la SLA s’est focalisée sur les neurones moteurs. Nous avons choisi de nous pencher sur les oligodendrocytes, des cellules qui assurent la myélinisation et soutiennent les neurones.
Nos premiers travaux ont révélé une mort précoce des oligodendrocytes chez des modèles animaux de la SLA. Cela suggère qu’ils pourraient jouer un rôle clé dans la progression de la maladie. En étudiant ces mécanismes à des stades encore plus précoces, nous espérons identifier de nouvelles cibles thérapeutiques.
Vous testez également une approche thérapeutique innovante, la stimulation magnétique trans-spinale. En quoi consiste-t-elle ?
P.N.G. :
Nous explorons une technique non invasive qui consiste à appliquer un champ magnétique pour stimuler certaines zones de la moelle épinière.
Cette méthode a déjà montré des effets protecteurs dans d’autres maladies neurologiques. Nous voulons maintenant évaluer son potentiel dans la SLA, notamment lorsqu’elle est appliquée après l’apparition des symptômes, ce qui représente une avancée importante vers une application clinique.
Comment le mécénat de Concept Manufacturing soutient-il vos travaux ?
P.N.G. : Le soutien du mécène Concept Manufacturing nous permet de financer une quatrième année de thèse pour une jeune chercheuse de notre équipe. Ce financement est crucial : il nous offre la possibilité de poursuivre des analyses approfondies et de valider nos hypothèses dans un contexte expérimental exigeant.
Que représente pour vous le soutien de la Fondation Université Paris Cité ?
P.N.G. :
La Fondation Université Paris Cité joue un rôle clé dans la mise en relation entre les chercheurs et les entreprises mécènes. Grâce à elle, nos travaux bénéficient d’une visibilité accrue et d’un accompagnement structuré.