Etudier l’impact de futurs vécus en VR sur les pensées, les émotions et les intentions d’action
Quel diplôme préparez-vous actuellement et quelle mobilité va vous être permise grâce à l’obtention de cette bourse ?
Dans le cadre de mes recherches doctorales en sciences cognitives, je participe à une collaboration internationale, initiée par ma directrice la Pre Pascale Piolino du Laboratoire Mémoire, Cerveau et Cognition, et le Dr Scott Cole de l’Université de York, portant sur la simulation de futurs individuels et collectifs en réalité virtuelle (VR). Ce séjour au Royaume-Uni vise à co-développer une expérimentation dans laquelle les participants vivent des environnements futurs immersifs, positifs ou négatifs, conçus pour évoquer des scénarios de société contrastés. J’ai moi-même créé ces environnements immersifs, et ce séjour me permettra de participer aux pilotes pour ajuster ce dispositif selon les retours terrain.
Nous mesurerons la fluence, les caractéristiques des projections mentales, ainsi que l’impact émotionnel et cognitif de ces immersions sur les représentations du futur. L’objectif est de mieux comprendre comment la nature émotionnelle du futur perçu influence l’engagement et les projections à long terme.
Ce projet s’ancre dans les travaux récents sur la pensée future, considérée comme un mécanisme clé de la cognition prospective, impliquée dans la planification, la régulation émotionnelle, l’engagement et la prise de décision à long terme. La réalité virtuelle permet de simuler, de manière standardisée, des expériences futures tangibles, autrement inaccessibles. Elle ouvre la voie à des interventions psychologiques et éducatives pour un avenir plus équitable, durable et sain.
Qu’est-ce que ce séjour à l’étranger va concrètement vous apporter ?
Ce projet me passionne car il relie mes intérêts scientifiques (projections futures, VR, distance psychologique) à des enjeux planétaires concrets. Cette mobilité représente une occasion unique de collaborer en immersion avec un chercheur de référence, d’échanger dans un contexte international, et de tester mes environnements virtuels en conditions réelles. Elle contribuera à structurer un partenariat durable entre l’Université Paris Cité et l’Université de York, tout en renforçant le rayonnement scientifique de mon laboratoire autour de la cognition future et de la santé planétaire.
En quoi votre projet constitut-il une réponse aux défis de la santé planétaire ?
Les défis de la santé planétaire exigent non seulement des transformations politiques, mais aussi un engagement psychologique, à la fois individuel et collectif. Pourtant, beaucoup peinent à se sentir concernés par des scénarios climatiques lointains, abstraits ou anxiogènes. On observe souvent un décalage entre ce que les individus projettent pour eux-mêmes et ce qu’ils envisagent collectivement. Ce projet explore comment la VR peut réduire cette distance psychologique.
Les environnements VR que j’ai conçus s’appuient sur des données issues de questionnaires recueillis en Angleterre auprès de la population cible, portant sur les représentations collectives du futur. Ils modélisent des scénarios contrastés mais crédibles : difficulté d’accès à l’eau, aux soins, à l’emploi, pollution, mais aussi oasis urbaine, biodiversité restaurée ou société solidaire. Chaque détail a été calibré pour susciter des réactions émotionnelles spécifiques, tout en garantissant une rigueur expérimentale.
Grâce à cette standardisation immersive, nous pouvons comparer l’impact de ces futurs vécus en VR sur les pensées, les émotions et les intentions d’action. En étudiant comment l’exposition à ces scénarios influence la richesse des idées sur le futur, la capacité de projection mentale et l’engagement, ce projet vise à identifier des leviers cognitifs activables pour encourager l’action.
Il s’inscrit ainsi au cœur de la santé planétaire, en articulant sciences cognitives, technologie immersive et transformation sociétale.
À propos des Bourses Santé planétaire
La Fondation et l’Université Paris Cité partage une ambition commune affichée qui est de répondre aux grands défis de la santé planétaire. Les projets de mobilité présentés par les candidats et candidates s’inscrivent dans une démarche visant un monde plus équitable, durable et sain.