L’ensemble des caractéristiques propres aux Jeux d’Argent et de Hasard (JAH) en ligne contribuent à leur popularité, mais également à leur potentielle dangerosité . Ainsi, de nombreuses études internationales ont montré que les joueurs en ligne sont plus à même de développer des problèmes liés à leur pratique de jeu comparés aux joueurs hors ligne et que certains types de jeux en ligne sont plus problématiques que d’autres, notamment les paris sportifs. Les JAH en ligne méritent donc une attention spécifique et constituent une cible importante pour la réduction des risques et des dommages (RdRD).
Dr Céline Bonnaire, Professeure des universités et Psychologue Clinicienne, Laboratoire de Psychopathologie et Processus de Santé (LPPS, UR 4057), Directrice des études du master 1 Psychologie Clinique et Psychopathologie Intégrative (PCPI)
Le Laboratoire de Psychopathologie et Processus de Santé conduit des recherches dans le champ de la psychopathologie et plus largement de la santé, dans des contextes cliniques diversifiés. L’objet d’étude est constitué par les processus d’adaptation et de régulation de la personne humaine confrontée à un trouble. La démarche de recherche privilégie l’objectivation et la démonstration scientifique, y compris dans les applications cliniques des recherches.
Ce projet est soutenu par :
des français âgés de 15 à 75 ans déclarent avoir joué au moins une fois à un JAH au cours de l’année
d’entre eux sont des joueurs excessifs
Dans nos sociétés occidentales, les jeux d’argent et de hasard (JAH) n’ont cessé de se développer et leur popularité en France n’a cessé de croître. Ainsi, 74% des français âgés de 15 à 75 ans déclarent avoir joué au moins une fois à un JAH dans leur vie et 47,2% au moins une fois au cours de l’année écoulée (Costes et al., 2015, 2020). Alors que les français semblent consacrer une part moindre de leurs ressources aux loisirs, les dépenses de jeu ont, quant à elles, augmentées entre 2000 et 2016. Cette tendance se confirme puisqu’en 2021, les ménages ont dépensé près de 10,7 milliards d’euros, contre environ 10 milliards d’euros en 2020 (Eroukmanoff, 2022). La dépense des ménages dans les JAH a augmenté (dépense annuelle moyenne de 201 € pour les JAH, contre 190 € en 2020) et on note un recours plus fréquent à l’offre de jeu sur Internet (Eroukmanoff, 2022).
Pour la plupart des individus, cette activité de JAH reste un loisir, mais pour certains, elle devient envahissante et prend le pas sur le reste de l’existence. Aussi, depuis plusieurs années, le trouble lié aux JAH (TJAH) est reconnu comme une conduite addictive à part entière. En France, il aura fallu attendre 2010 pour connaître la prévalence de ce trouble. Sur l’ensemble des joueurs qui ont joué au moins une fois dans l’année, 44,4 % ne présentent aucun risque lié aux JAH, 20,8 % apparaissent comme des joueurs à faible risque, 12,9 %, des joueurs à risque modéré et 21,9 %, des joueurs excessifs (Costes & Tovar, 2022). Aussi, la prévention du TJAH est devenue un domaine de préoccupation majeur pour les décideurs politiques et les chercheurs.
L’ensemble des caractéristiques propres aux JAH en ligne contribuent à leur popularité, mais également à leur potentielle dangerosité (Bonnaire, 2012 ; Griffiths et al., 2006 ; McCormack & Griffiths, 2013). Ainsi, de nombreuses études internationales ont montré que les joueurs en ligne sont plus à même de développer des problèmes liés à leur pratique de jeu comparés aux joueurs hors ligne (Gainsbury et al., 2014 ; Wood & Williams, 2011) et que certains types de jeux en ligne sont plus problématiques que d’autres, notamment les paris sportifs (Killick & Griffiths, 2019 ; Wardle et al., 2011). Les JAH en ligne méritent donc une attention spécifique et constituent une cible importante pour la réduction des risques et des dommages (RdRD).
L’étude inclura une population clinique composée :
1) De patients en traitement pour leur trouble lié au jeu d’Argent et de Hasard (TJAH) en ligne (n = 17),
2) De patients qui viennent ou sont venus dans un centre de soins pour leur TJAH en ligne et qui sont actuellement en rémission de leur TJAH (n = 17),
Et 3) de joueurs non problématiques recrutés via les opérateurs de jeu en ligne (n = 17).
Le trouble du jeu actuel ou en rémission sera évalué par des psychologues ou psychiatres dans les centres de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie participant à l’étude.
Optimiser la réduction des risques et des dommages de l’activité de jeu en ligne
Améliorer l’acceptabilité de l’évaluation des comportements de jeu par les joueurs
Permettre aux parties prenantes (ANJ, législateur, opérateur, communauté scientifique) de comprendre les usages, de mesurer et d’améliorer l’acceptabilité des outils de réduction des risques et des dommages proposés par les opérateurs
La Fondation Université Paris Cité est reconnue d’Utilité Publique et habilitée à recevoir des dons, legs, donations et assurances-vie.
La Fondation Université Paris Cité veille à garantir à ses membres et donateurs transparence et rigueur dans l’utilisation des fonds qu’ils nous confient pour financer nos missions.