Aux inégalités sociales de santé périnatale (insuffisance de suivi de grossesse, origine étrangère de la maman, âge de conception, catégorie sociale, niveau d’éducation) s’ajoutent des inégalités de santé maternelle avec d’importantes disparités en termes de morbidité sévère et de mortalité maternelle. Ce projet vise à mieux comprendre les mécanismes de ces disparités et à élaborer des interventions visant à réduire ces inégalités sociales de santé maternelle et périnatale.
Pr Elie Azria, gynécologue-obstétricien, chef de service de la maternité Notre Dame de Bon Secours du Groupe Hospitalier Paris Saint-Joseph.
Elie Azria est également chercheur en épidémiologie au sein de l’équipe de recherche en Epidémiologie Obstétricale, Périnatale et Pédiatrique (EPOPé – UMR 1153) où il travaille à la compréhension des mécanismes des inégalités sociales de santé maternelle et périnatale, ainsi qu’à l’identification de moyens pour réduire ces inégalités et favoriser l’accès aux soins des femmes qui sont dans les situations sociales les plus précaires. Dans ce cadre, il assure la direction scientifique de plusieurs programmes de recherche sur les inégalités sociales de santé dans le contexte de la périnatalité et collabore aux travaux du groupe de recherche international ROAM (Reproductive Outcomes and Migration, an international collaboration).
Elie Azria est président de la commission « Inégalités sociales de santé et parcours de soins » du Collège National des Gynécologues Obstétriciens Français.
naissance par une mère étrangère en France
des femmes ouvrières fument pendant leur grossesse
des femmes ne dispose d’aucun suivi de grossesse en France
Nos sociétés voient depuis plus d’une dizaine d’années se creuser les inégalités sociales et à celles-ci s’ajoutent des inégalités sociales de santé se manifestant par des indicateurs de santé qui peuvent être très différentes en fonction des catégories sociales considérées. Les comportements à risque, des prévalences variables de facteurs de l’accès aux soins, le niveau d’exposition à des toxiques environnementaux, de conditions de travail difficiles, des phénomènes de discriminations, participent à ces inégalités sociales de santé.
Les inégalités sociales de la santé maternelle et périnatale
En ce qui concerne la femme enceinte, la première conséquence observable de la précarité maternelle est l’insuffisance de suivi de grossesse. Le risque de mauvais suivi est ainsi multiplié en l’absence de couverture sociale par un facteur 4 à 40 en fonction de l’origine étrangère ou non et de l’âge à la conception.
Ces inégalités sociales de santé peuvent également se traduire par un risque d’anomalies congénitales, de prématurité ou de retard de croissance qui augmente à mesure que la catégorie sociale ou le niveau d’éducation maternelle diminue. Ces inégalités sont susceptibles d’avoir un impact sur la santé des enfants à plus long terme, voire des adultes qui pourraient, à leur tour, vivre dans des conditions précaires. A ces inégalités sociales de santé périnatale, s’ajoutent des inégalités de santé maternelle avec d’importantes disparités en termes de morbidité sévère et de mortalité maternelle. Aujourd’hui, les mécanismes de ces disparités de mieux en mieux décrites sont encore insuffisamment explorées et peu d’interventions visant à en réduire la magnitude ont été implémentées et testées.
Le programme de recherche de la FHUPrema sur cette thématique est un programme multidisciplinaire destiné à avoir des répercussions sur la pratique du soin et un impact sur les indicateurs de santé.
Il rassemble des travaux spécifiquement dédiés à l’étude de ces inégalités, notamment :
Pour répondre au besoin de formation des professionnels de terrain confrontés à ces inégalités (médecins, sages-femmes, travailleurs sociaux ou associatifs…), un Diplôme Universitaire intitulé « Précarité, Santé maternelle, Santé périnatale » a été mis en place.
Produire des connaissances pour comprendre comment se créent, se perpétuent et peuvent s’enrayer ces inégalités sociales de santé maternelle et périnatale
Répondre au besoin de formation des professionnels de terrain confrontés à ces inégalités (médecins, sages-femmes, travailleurs sociaux ou associatifs…)
Diffuser de connaissances et de compétences aux acteurs de terrain, pour que l’équité en matière de santé devienne une réalité
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